Entamé en 2015, le projet de reproduire la Renault 4 CV des 24h du Mans a été mené avec brio par Nantenaina Razafinandriantsarafara. Un grand passionné de voitures anciennes.
Dans l’univers des passionnés de voitures anciennes à Antanananarivo, le nom de Nantenaina Razafinandriantsarafara est connu de tous. En avril 2015, il s’est lancé comme défi de reproduire la Renault 4CV, qui a couru aux mythiques 24h du Mans dans les années 50. Beaucoup n’y croyaient pas, vu l’état de la carcasse qu’il a récupérée au départ. Mais aujourd’hui, le projet a abouti avec brio. Pour preuve, lors de notre rencontre avec lui et son père, également mordu de 4CV, pas mal de têtes se sont retournées dans les rues de la Capitale.Au début, il était difficile de croire qu’une telle épave pouvait être restaurée.« J’avais cette idée derrière la tête depuis longtemps, mais j’ai eu beaucoup de mal à trouver une base sur laquelle débuter. Lors d’un diner dansant du Club Anciens Renault Madagascar, ou CARS, j’ai discuté avec un ami qui en possédait une et je lui ai proposé de la racheter. Il a accepté et le lendemain on est allé chercher la voiture. Elle n’avait pas roulé depuis dix ans. Le moteur, les trains et le châssis étaient complets. Par contre, la voiture était rongée par la rouille », raconte Nantenaina. « On avait déjà la 4CV de mon père. Mais personnellement, étant plus jeune, je voulais avoir une version sportive. D’où l’idée de reproduire celle qui a disputé les 24h du Mans. C’est avec cette voiture que Renault a vraiment débuté en compétition automobile. C’est elle qui a inspiré les autres modèles à venir, dont l’Alpine ou encore la R8 Gordini », rajoute-t-il.
La 4CV Le Mans est équipée d’un moteur de Dauphine Gordini.
Le projet a réellement été lancé au mois d’avril 2015. Tout a débuté par des recherches sur internet, afin de trouver des photos des 24h du Mans. Il a fallu ajouter les quatre phares spécifiques des sportives de la firme au losange. Il manquait l’aile gauche sur l’épave récupérée. Et donc, notre passionné a dû en monter une avec des restes d’ailes assemblées. Les trains ont subi une révision totale, avec l’installation de nouvelles pièces, en l’occurrence des bras, des silentblocs, une pompe centrale, des tuyaux flexibles et des ferodos neufs. Tandis que le châssis a reçu de nouveaux longerons.
Moteur de Dauphine GordiniAu niveau moteur, la 4CV rachetée par Nantenaina était déjà bien gâtée, avec un bloc de Dauphine Gordini. Un quatre-cylindres en ligne de 850 cc, alimenté par carburateur double-corps avec pipe quatre-en-un, couplé à une boîte de vitesses Floride à quatre rapports. Il est relié à un pot d’échappement Devil, dont la sonorité est vraiment envoutante. Pas la peine de changer non plus les belles jantes de R12 Gordini, déjà installées sur la machine.Bien évidemment, nous avons demandé à Nantenaina et à son père comment ils ont fait pour trouver des pièces détachées, sachant qu’il s’agit d’une voiture dont la production a déjà cessé depuis très longtemps.
La reproduction s’est effectuée à partir d’une épave en piteux état.
« C’était vraiment très difficile. Mon père possédait déjà des 4CV et c’est sur celles-ci qu’on a prélevé des pièces d’origine. Après, on a croisé parfois d’autres passionnés, qui en avaient aussi. En fait, on peut en trouver grâce aux échanges entre particuliers. Il faut s’entraider. À un certain moment, j’ai dû enlever des accessoires, pour les prêter à un ami qui voulait en fabriquer des répliques. Il me les a rendus après », explique-t-il.L’ultime étape de la restauration concernait le retapage de la carrosserie. Les deux premiers garagistes, à qui la voiture a été confiée, n’ont pas réussi à la terminer. C’est le troisième qui a mené le projet à terme. Entre autres, il a dû rajouter les aérations pour les freins à l’avant et des aérations pour le moteur à l’arrière.
La reproduction de la 4CV de 1953 est quasi-parfaite.
« Quand je l’ai sortie pour la première fois, j’avais des étoiles dans les yeux, comme un enfant qui venait d’avoir un nouveau jouet. J’ai ressenti une grande satisfaction en me remémorant les débuts du projet. Je m’en souviens comme si c’était hier. C’était un dimanche du mois de mai. On a notamment roulé du côté de la route des Hydrocarbures, avec l’autre 4CV de mon père. On n’avait pas encore pu installer les sièges baquets à ce moment-là. Mais on avait tellement hâte, et donc, on a mis des planches en bois à l’intérieur pour s’asseoir. La sellerie n’a été faite que quelques semaines plus tard », conclut Nantenaina.Une histoire vraiment touchante qui met en avant la passion pour l’automobile, mais aussi la complicité entre un père et son fils, deux grands amoureux de la petite française.
Nantenaina Razafinandriantsarafara – « Je suis un fan inconditionnel de Renault »
D’où est venu votre attachement à la 4CV ?Mon père roule avec la 4CV verte, surnommée Anatole, depuis 1989, qu’il a restaurée lui-même. Il en possédait même trois, à l’époque où il vivait à Antsiranana. On a grandi avec cette voiture et elle fait partie de la famille. J’ai beaucoup de souvenirs à son bord. À mon mariage, on l’a placée comme tête de cortège. C’est mon père qui m’a transmis l’amour pour ce modèle. À mon tour, mon souhait est de transmettre également cette passion à mon fils.
Et votre passion pour les voitures anciennes ?On a été élevé avec de telles voitures. Mon grand-père roulait sur une Traction puis une 404. C’est un truc de famille, je dirais. Quand j’étais enfant, on nous apprenait l’historique des Renault Dauphine, R8 et autres modèles mythiques. À ce propos, je suis un fan inconditionnel de la marque Renault et je ne compte pas changer pour une autre firme.
Après la restauration de la 4CV, quel est votre prochain projet ?Tout d’abord, je compte encore porter des améliorations sur ma 4CV que j’ai surnommée Le Mans. Je dois encore rajouter les six moustaches chromées à l’avant, ainsi que les baguettes au niveau des ailes. Ensuite, j’ai une autre idée derrière la tête, d’ici cinq ans peut-être, à savoir la restauration d’une R12 Gordini. Un projet que personne n’a encore réalisé à Antananarivo jusqu’à présent.
Des 4CV au départ des 24 heures du Mans, dans les années 1950.
Historique – La première sportive de la marque au losange
La 4CV a été lancée par Renault en 1946. Au début, il s’agissait d’une voiture bon marché destinée aux Français, sans aucune visée sportive. Mais deux ans plus tard, elle a fait sensation en occupant les cinq premières places de la course de côte du Mont-Ventoux. À la suite de ce succès, Renault décide de fonder un département dédié à la compétition, qui engage la machine en rallye. Louis Rosier s’impose alors au Rallye Monte-Carlo 1949. La voiture s’aligne également au Tour de France automobile, à la Coupe des Alpes et à diverses autres courses de renom.Cependant, Renault n’envisage en aucun cas d’aller sur circuit, la voiture n’étant pas adaptée pour ce type d’épreuve. Toutefois, une 4CV privée dispute les 24h du Mans 1949, boucle vingt-et-un tours avant d’abandonner. L’année suivante, trois 4CV privées passent la ligne d’arrivée, avec une victoire de catégorie et une 24ème place au classement général. Renault décide, par la suite, de s’engager officiellement.La firme au Losange crée alors la version sportive R1063, avec notamment un moteur alimenté par carburateur double corps de 35 chevaux. Résultat, 24è, 27è et 29è places du général et victoire en catégorie 501-750 cc en 1951. En 1952, la puissance passe à 43 chevaux, avec les 15è et 17è positions du général à la clé. Malheureusement, les résultats furent moins probants l’année suivante, entrainant l’arrêt de l’aventure en endurance par le constructeur français.
Lucarne – News des concessionnaires – Quick Lane s’installe dans la périphérie nord-ouest
Ford Motor Company accentue encore un peu plus la couverture de ses centres d’entretien Quick Lane, à Antananarivo. Un sixième du genre a ouvert ses portes dans l’enceinte de Shoprite Talatamaty, en ce mois d’août. Il dessert la périphérie nord-ouest de la Capitale. Les automobilistes des quartiers environnants, Ambohibao, Talatamaty, Ivato, et Ambohidratrimo notamment, en seront les principaux bénéficiaires. Auparavant, ces derniers devaient se déplacer à Andohatapenaka ou à Ankorondrano.À l’occasion de l’inauguration, le mercredi 16 août, des représentants sud-africains de Ford Motor Company et de Quick Lane ont fait le déplacement exprès à Madagascar.« Les centres ont ouvert leurs portes en 2011 à Madagascar. Le concept a été une grande réussite, depuis. Avec ces nouvelles installations à Talatamaty, les automobilistes de la région Nord d’Antananarivo auront accès à un de nos services de haute qualité », a notamment souligné Gabriel Mahula Matsela, directeur des opérations des concessionnaires de Ford pour la région Afrique subsaharienne.Comme cité précédemment, six centres sont opérationnels dans la Capitale, actuellement, c’est-à-dire à Ankorondrano, Andohatapenaka, Iavoloha, Itaosy, Toamasina et le dernier en date à Talatamaty.
Le nouveau centre Quick Lane de Talatamaty a été inauguré le 16 août.
Plus proche« Notre objectif est de couvrir tout Antananarivo et Madagascar. C’est une politique évolutive et prochainement, des centres ouvriront en province », a, pour sa part, lancé Patrick Razafindrakoto, directeur commercial de Materauto, le distributeur de Ford dans la Grande île. « Les techniciens suivent régulièrement des formations, afin d’assurer un service au top et d’offrir un gage de qualité », a-t-il poursuivi.Au niveau international, Ford Motor Company couvre plusieurs pays du continent africain, avec cette même vision d’expansion afin de se rapprocher au mieux des automobilistes. En plus de Madagascar, Quick Lane est aussi présent au Nigéria, en Ouganda, en République démocratique du Congo, en Zambie, en Éthiopie, en Angola et à Maurice.
Textes et photos : Haja Lucas Rakotondrazaka