Des points de feu gigantesques ont été détectés dans plusieurs régions, depuis octobre. Les autorités locales réclament des mesures répressives.
Incontrôlable. Les feux ont rasé 270 000 hectares de surfaces depuis le début de l’année, selon le rapport du ministère de l’Environnement, de l’écologie et des forêts (MEEF), au début de ce mois de novembre. Ce défrichement s’est intensifié, si nous analysons ce rapport de détection des feux. Une superficie de 80 000 hectares a été incendiée, entre le 1eret le 31 octobre, contre 24 000 dans la même période de l’année 2016, et 58 000 entre le 31 août et le 30 septembre de cette même année. Pas plus tard qu’à la fin du mois d’octobre, plusieurs points de feux ont été détectés dans le domaine forestier national de Tsinjoarivo.Les députés n’ont pas raté l’occasion de face-à-face avec le ministre de l’Environne-ment, de l’écologie, et des forêts, le Dr Johannita Ndahimananjara, à l’Assemblée nationale, mercredi, pour soulever ce déboisement incontrôlable. « Les forêts du district de Manakara ont totalement brûlé. En six mois, le climat venteux et sec a favorisé l’extension des feux », a avancé Benja Urbain, député de ce district. Les flammes auraient, en outre, commencé à toucher la réserve naturelle d’Ankarafantsika, dans la région de Boeny, selon le député d’Ambatoboeny. À Tampoketsa, des arbres plantés, il y a une dizaine d’années auraient été détruits par les feux.Menabe, Sofia, Atsimo Andrefana, Melaky, Alaotra Mangoro et Boeny sont les six régions les plus touchées par les feux.
RépressionMenabe est à la première place, avec onze mille (11 000) hectares de surfaces incendiées. Les causes de ce défrichement dépendraient de chaque localité. « Au Menabe et à l’Est, il s’agit du « tavy ». Dans le Sud-Ouest, c’est du feu de pâturage. Dans la région de Sofia, ce sont les migrants qui sont auteurs des feux. Il peut aussi s’agir d’une exploitation minière », explique Bodo Rasolomanana, chef de service du reboisement, de restauration et de lutte contre les feux au sein du MEEF.Des mesures répressives ont apporté leurs fruits dans certaines zones, comme dans la région d’Alaotra Mangoro, où le défrichement aurait diminué, cette année. «Seize affaires ont été traitées depuis le début de l’année. En fin octobre, les présumés auteurs des feux dans le lac Alaotra ont été déférés à la justice », affirme Kiady Rakotondravoninala, directeur régional de l’environnement et des forêts à Alaotra Mangoro. Les parlementaires de Tsimbazaza réclament les mêmes prises de responsabilités pour chaque cas. Les sanctions vertes pourraient, en outre, assurer la reforestation. Chaque auteur devrait restaurer les surfaces qu’il a incendiées. Par ailleurs, lutter contre les feux ne pourrait pas être à la seule charge du MEEF. Chaque ministère a sa part de responsabilité.
Miangaly Ralitera