Il faut remonter à des années en arrière pour assister à la communion d’hier entre l’équipe nationale malagasy et le public. A la fin de la rencontre retour remportée, 3 buts à 2 face à Sao Tomé-et- Principe au stade de Mahamasina, l’amour des spectateurs avec leur équipe nationale semble renoué pour de bon. La joie se lisait sur le visage de tout le monde à la sortie du stade de Mahamasina.
L’issue de ce match, comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2019, n’est pas sans doute étrangère à cette union retrouvée marquée par ce « clapping » qui a donné du frisson à plus d’un. C’est prouvé une fois de plus que le sport en général et le football en particulier demeure un moyen pour fédérer une Nation. Onitiana Realy, ministre de la Population, l’unique membre du Gouvernement à se déplacer pour soutenir la sélection nationale, en est témoin tout comme Rosa Rakotozafy, une habituée des manifestations sportives. Espérons que ces amazones sauront convaincre leurs hiérarchies respectives qu’octroyer une aide conséquente aux Barea de Madagascar est loin d’être la mer à boire pour l’Etat. La qualification en phase de groupe acquise hier n’est en effet qu’un tout petit pas vers Cameroun où se tiendra la Can en 2019. Sur le chemin des Malagasy se dressent le Sénégal, le Soudan et la Guinée Equatoriale, bref des véritables adversaires capables d’anéantir le rêve des Malagasy d’accéder à une grande première à la phase d’une Can. Et la prime de 10 millions d’ariary par joueur promise par la fédération en cas de réussite ne suffit pas pour surmonter ces obstacles. Hier, la même somme a été partagée par les Barea en guise de satisfaction de la fédération suite à la double victoire obtenue face au Sao Tomé-et-Principe (1-0 et 3-2). Satisfaction épousée par les 20 000 spectateurs venus assister à la rencontre d’hier marquée par la bonne prestation des joueurs, tant les titulaires que les remplaçants. Et cerise sur le gâteau, le beau jeu conçu par Nicolas Dupuis, coach, et son assistant, Raux Auguste.
Finies les longues balles aériennes et les accélérations sans limite qui plaisent certainement le public avec la rapidité des attaquants malagasy mais les fatiguent avant l’heure. Hier, c’est la construction à partir de la ligne défensive, la conservation de la balle au milieu du terrain avant de lancer des attaques placées. Bref du jeu, le vrai pratiqué sur une belle pelouse dont les travaux de réhabilitation ont été supportés par la fédération. Une association réussie des talentueux joueurs locaux comme Dax et Toby avec les expatriés expérimentés à l’instar de Zotsara, Dadah, Deba kely, Faneva Ima, Carolus et Voavy Paulin. Ce dernier qualifié par certains de « has been » a démontré que le football malagasy peut toujours compter sur lui pour débloquer une situation délicate. Le doublé qu’il a réalisé hier à la 2e et 30e minute en est une preuve. Le 3e but est réalisé par Carolus, un autre expatrié. Le score aurait dû être plus large en faveur des Barea mais les Dieux du stade en ont décidé autrement. Des lacunes doivent être rectifiées avant d’entamer la phase de groupe mais la fédération ne peut, à elle seule, offrir le beurre et l’argent du beurre à tout un peuple. La contribution de l’Etat est fortement sollicitée qui, à défaut de pouvoir donner le pain, se trouve dans l’obligation d’offrir le jeu. A moins qu’il est incapable d’octroyer les deux….Rata