La démission du président de la République qui se porte candidat à sa propre succession avait suscité beaucoup de débat à un certain moment. Cette question de démission est réapparue dans l’avant-projet de loi organique relative à l’élection présidentielle qui passera au parlement durant la session extraordinaire qui va débuter ce jour.
Cette disposition constitutionnelle ne semblait pas convenir à l’actuel régime. Au premier semestre de l’année 2017, une révision constitutionnelle avait alors été envisagée par les tenants du pouvoir afin. Les députés partisans du régime Rajaonarimampianina avaient eux-mêmes soutenu la nécessité de cette révision constitutionnelle arguant que le poste du Chef de l’Exécutif ne pouvait resté vacant le temps des élections. Or, la Constitution dispose également que l’intérim durant les élections devait être assuré par le président du Sénat. D’où l’accession d’un homme de confiance de Hery Rajaonarimampianina, en l’occurrence Rivo Rakotovao, à ce poste au détriment d’Honoré Rakotomanana. La question d’une révision constitutionnelle avait donc été abandonnée car se heurtait également à une opposition des politiciens et de la société civile.
Dans l’article 2 de cet avant projet de loi, il est stipulé que « Ladite démission a exclusivement pour objet de respecter les dispositions de l’article 46 alinéa 4 de la Constitution. A partir du lendemain du premier tour de scrutin s’il n’est pas candidat au second tour et, dans tous les cas, à partir du lendemain du deuxième tour de scrutin, la démission devient caduque. Le président de la République en exercice reprend les attributions présidentielles qui lui sont conférées par la Constitution jusqu’à la date de la passation officielle du pouvoir avec son successeur … »
Cet article laisse énormément de place à l’interprétation. Et si l’on s’en tient à la lettre de la loi, la démission du président n’est plus valable le lendemain même du jour de l’élection, sans que l’on ne connaisse encore les résultats. Car l’article suscité ne précise pas que la démission devient caduque après la sortie des résultats officiels du premier et second tour mais bien le lendemain du scrutin. La délibération et l’approfondissement de la question revient au parlement et en dernier ressort à la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). La démission de Hery Rajaonarimampianina ou non lors des élections étant une question sensible.