Les jeunes femmes inspirantes de la 1re nuit de l’entrepreneuriat durable à Madagascar.
La « 1ère nuit de l’Entrepreneuriat durable » qui s’est tenue à l’Institut français de Madagascar mardi dernier fut un succès sur toute la ligne ! Dès 18h, le hall de l’IFM était déjà noir de monde, un public cosmopolite et diversifié.
Allant des citoyens, aux diplomates, en passant par les amoureux de l’ovale et les sportifs- dont l’équipe de rugby de l’Université d’Oxford- opérateurs économiques et les politiques, Malgaches comme étrangers, connaisseurs ou pas, tous voulaient prendre part à cet évènement inédit. Et ils avaient raison, car ils avaient effectivement vécu un moment juste exceptionnel ! Un moment exceptionnel et dont l’organisation twistée par une petite touche artistique, une pointe d’humour et beaucoup d’humanité était dirigée de mains de maître par Terres en mêlées (Organisation à but non lucratif œuvrant pour l’éducation au développement durable par le rugby solidaire) et ses partenaires. La soirée s’est achevée par un after des plus festifs au « Taxi-Be » Antananarivo.
Un mois. Et pourtant, lors de l’ouverture de la soirée, Pierre Gony, Fondateur de Terres en mêlées a annoncé fièrement que l’organisation de cette 1re nuit de l’Entrepreneuriat durable a pris tout juste 1 mois et une semaine. Lui et son ami Simon -Qûé Gomis, en avaient eu l’idée un matin ensoleillé du 11 août dernier, précisément à 8h30 à Toliara. Ils se sont dits pourquoi pas un évènement dédié à des thématiques qui les passionnent et qui peuvent faire bouger les choses sur Mada : l’entrepreneuriat social, le rugby solidaire et le développement durable. L’équipe organisatrice s’est alors battue et travaillé d’arrache-pied pendant cinq semaines pour réussir cette soirée exceptionnelle qu’elle a fait vivre au public. Comme l’avait dit Pierre Gony : « Pour moi, c’est vraiment un rêve qui se réalise et je suis heureux, ému et très fier de le partager avec vous ce soir ! ». Un des témoignages ayant sans doute marqué la soirée fut celle de Marcelia, 16 ans, Vezo et jeune rugbywoman de la Côte Saphir et passionnée de rugby, l’héroïne du film «La jeune fille et le ballon ovale». Ce film de Christophe Vindis a été projeté en ouverture de la rencontre.
Matina Razafimahefa. Elle est la fondatrice de Sayna, élue meilleure entreprise sociale en mars 2018 par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et Incubons. Ils sourcent des jeunes talents du digital et les forment gratuitement pendant quatre mois au métier de développeur web, pour les insérer ensuite en entreprise. « Je me lève chaque matin pour réaliser mon rêve de former et de trouver un travail dans le digital pour 10.000 jeunes Malgaches, pour les sortir de la précarité «, a-t-elle dit durant son partage.
Marie Christina Kolo. Des projets pleins la tête et de la passion à revendre, Marie Christina Kolo, environnementaliste de formation, est la fondatrice de Green n Kool, une entreprise éco-responsable qui a opté pour le marché du green business. Education environnementale, recycl’art, design écologique, animation des jeunes ; telles sont entre autres les prestations de Green n Kool. « J’ai toujours été passionnée par l’humanitaire et l’environnement. Après avoir travaillé dans le monde entier et être rentrée au bercail « pour changer » les choses. J’ai intégré un poste au Nations unies, un boulot que j’aimais, des conditions de travail agréables, mais j’ai tout quitté. Pour vivre uniquement de ma passion et à mon compte : l’environnement et l’humanitaire. »
Asnie Ramanandraibe. « Mon père est merina, ma mère est vezo », annonce d’emblée la fondatrice de Vezo Création. Cette mixité culturelle malgacho-malgache, pas facile à vivre pour beaucoup, car oui, cela existe à Madagascar, elle l’assume et la retranscrit dans ses créations vestimentaires. « J’ai débuté avec presque rien, à peine une machine et une couturière pour m’aider, pas assez de rentabilité pour payer son salaire. J’ai toujours refusé de baisser les bras. J’ai eu, en participant à des concours, des financements de 1.600 euros, ensuite de 10.000 dollars et maintenant, je fais ce que j’aime, je vis de ma passion et j’aide des personnes vulnérables à s’en sortir. », a-t-elle rajouté.
Alia Drouin. Alia Drouin est la Chargée d’investissement pour Miarakap. Miarakap qui est un fonds d’investissement qui croit au potentiel énorme des petites et moyennes entreprises (PME) malgaches et leur formalisation. Ils accompagnent donc les PME à fort impact sociétal, par le biais de formations, mais aussi et surtout d’appui financier, pouvant aller entre 100 millions et 1 milliard d’ariary. « Chez Miarakap nous croyons que les PME, si elles sont bien accompagnées et formalisées, peuvent faire développer Madagascar. Mais l’impact social est pour cela essentiel et nous œuvrons pour cela. », a-t-elle fait savoir.
Julia Gony. Elle est joueuse de rugby de la Côte Saphir et ayant un Master 2 en Biodiversité marine. Elle s’implique désormais pour l’éducation par le rugby solidaire, son sport de prédilection. Croyant fort aux valeurs véhiculées par ce sport populaire par excellence ; elle croit que l’éducation par le sport, le rugby notamment, permet de dépasser les clivages et les barrières : il permet de fédérer autour d’un point commun : la recherche du développement durable. D’ailleurs, Terres en mêlées Madagascar, dont elle est la présidente vient de gagner le 14 septembre dernier, le « Beyond Sport award, sport for equality » du World Rugby, grâce entre autres, à son projet d’émancipation des jeunes femmes par le rugby à Madagascar ; mais aussi les projets éducatifs et la recherche du développement durable par le rugby solidaire. « Une victoire pour Madagascar, pour toutes les équipes de Terres en mêlées » comme l’a dit si bien Pierre Gony.
Luz Razafimbelo