En ces périodes difficiles, la « résilience » est un mot puissant maintes fois galvaudé mais qui, pourtant, trouve tout son sens.
Pour Nantenaina Fifaliana, photographe et réalisateur, cet art mérite qu’on se penche dessus et il en a fait le thème de sa prochaine exposition qui aura lieu du 20 novembre 2020 jusqu’au 16 janvier 2021. A travers douze œuvres qui trônent à l’Asàra, Immeuble Atrium Ankorondrano, il exposera ses « instantanés de résilience ». « Pour moi l’amour ne dure que trois ans, c’est un fait, que ce soit par mon vécu ou par ce que j’ai vu, l’amour est devenu un objet de consommation. Je constate que l’obsolescence s’applique aussi à ce sentiment, dès qu’on n’a plus envie d’aimer l’autre, on change… Je voulais raconter dans mes photos la résilience de ceux qui ont perdu quelque chose dans cette vague de consommation, que ce soit seul ou ensemble, on passe tous par ce processus de guérison… », raconte-t-il.
Ses influences, c’est l’ingéniosité de son père, de la génération de ceux qui redonnent une seconde vie aux choses au lieu de les jeter. Nantenaina Fifaliana démontre « sa vision singulière de la force extraite des failles », au même titre que Sebastião Salgado et Larry Clark pour leur travail autour des habitants de la ville ou encore Nobuyoshi Araki pour sa vision de la société japonaise et son érotisme.
Si Nantenaina Fifaliana a brillé en tant que réalisateur, la photographie lui sert également pour raconter une histoire parce qu’il y a toujours une histoire à raconter, et quoi de mieux que de partager ses perceptions à travers l’art. L’environnement et l’humain toujours au cœur de ses œuvres, il offre un regard croisé du photographe et du cinéaste. Dans «Instantanées de Résilience », Nantenaina Fifaliana est rejoint par la plasticienne Ines Ramerison. Conjuguant ainsi la photographie et la peinture pour matérialiser « l’idée de la fragilité, des imperfections qu’on ne cache pas, de la reconstruction et du désir de devenir meilleur ».
Installé au cœur de l’Atrium, Asàra a été imaginé comme un lieu de vie qui fait office de plateforme artistique et culturelle. Toujours suivant ce concept, Asàr’Art veut mettre la lumière sur l’art visuel et les plasticiens locaux. Asàr’Art se veut également être un lieu de rendez-vous artistiques réguliers.
Zo Toniaina