Ignoré. Tel est le sort que l’on réserve aux « perles » de l’océan Indien. Possessions françaises perdues dans le canal de Mozambique, au Nord de Madagascar, les Iles Eparses : les Glorieuses, Bassa da India, Juan de Nova, Europa et Diégo Garcia se trouvent, tacitement, inclues dans le périmètre du territoire national de la Grande île. Mais, la France n’a nullement l’intention de lâcher. Le pays réclame depuis des décennies la rétrocession de ces « petites merveilles » à la République malagasy.
En dépit des résolutions de l’assemblée générale des Nations unies reconnaissant la souveraineté inaliénable de Madagascar sur les Iles Eparses, la France les ignore insolemment. Le comportement ambigu des dirigeants en place conforte l’arrogance de l’ancienne puissance coloniale. Une lueur d’espoir brillait, un moment, quand un certain Emmanuel Macron, candidat de « La République en marche » (LR), déclarait durant ces déplacements en pleine campagne électorale, en Algérie, que « la colonisation est un crime contre l’humanité ». Du coup, les espoirs ont été permis ! Seulement, une fois élu Macron, le Président de la République française, semble se démarquer d’Emmanuel le candidat. La tonitruante et fameuse « déclaration d’Alger » reste un vœu pieux. Et tout rentre dans …l’ordre et on revient « à la normale » ! De notre côté, nous revenons à la…charge. Il n’est pas question, à nous Malagasy dignes de l’être, de se taire. Il faut continuer à crier au scandale. L’Association nosy malagasy (Anm) dirigée par Arlette Ramaroson, juge international, ne cesse de monter au créneau pour réclamer et rappeler aux autorités compétentes de leurs devoirs sacrés. Il faut l’encourager ! Une obligation que tout citoyen jaloux de l’intégrité du territoire national, notre « Tanindrazana », se doit d’assumer. Le Chef de l’Etat malagasy, reçu en audience par son homologue français Emmanuel Macron au Palais de l’Elysée, dans le cadre de l’élection du candidat de la « République en marche » à la magistrature suprême du pays, n’osait même pas évoquer, de façon percutante, le sujet au cours de leur entrevue. De peur de fâcher ou de gêner le nouveau locataire du lieu, Rajaonarimampianina a tout juste effleuré, peut-être, ou bien il l’a carrément sauté, sinon, snobé. Une lettre de rappel a été envoyée et adressée directement et personnellement à Emmanuel Macron, Chef de l’Etat français, par le soin de l’Anm, aux fins d’évoquer pour la énième fois le cas des Iles Eparses. Jusque-là, nous n’avons pas eu d’écho, du moins, le commun des mortels, de la suite à donner. Aucune réaction, ni du côté malagasy ni du côté français. Il semble qu’on privilégie ensemble, quelque part, la méthode du « silence radio » et on compte reléguer dans l’oubli l’affaire. Si les maîtres de ce régime estimeraient que cette tentative de « violer » la Constitution, manœuvre dilatoire pour certains, ou la fièvre de l’élection de 2018 iraient éclipser la ferveur, ils se trompent lourdement ! L’enthousiasme et la détermination des citoyens-militants acquis à la cause sont intacts et toujours prêts au…combat. Aux dernières nouvelles, le dossier sur les Iles Eparses figurerait à l’ordre du jour de l’assemblée générale de l’Onu. Attendons et voir ! En tout cas, nous nous préparions à briser ce silence révoltant, voire, rebutant ! Ndrianaivo