Des centaines d’étudiants de la filière Gestion sont bloqués sans diplôme à l’Université d’Antananarivo. Les victimes menacent de faire un sit-in.
Tollé. Des étudiants de la filière Gestion à l’Université d’Antananarivo tirent la sonnette d’alarme pour l’inexistence d’encadrement au niveau du Master 2. Trois promotions en ont fait les frais. « Nous sommes autour de quatre cent à être bloqués sans diplôme ici. Aucun encadrement n’a lieu pour le niveau master 2, depuis l’année 2015 », a fait savoir Camille Rasoavinarivo, président de l’association des étudiants de la filière Gestion à Ankatso, hier.Une année universitaire est composée de deux semestres : les premiers six mois passés en salle et le deuxième en stage et durant lequel les encadrements sont obligatoires. C’est là que les étudiants sont bloqués. Les sans diplômes s’entassent à ce niveau. La promotion 2015 comprend autour de cent étudiants, celle de 2016 autour de cent cinquante à laquelle vient s’ajouter la dernière promotion de 2017. Les victimes commenceraient à en avoir assez. Ils menacent de faire un sit-in à l’Esplanade de l’université, la semaine prochaine, si aucune solution n’est trouvée. De plus, ils craignent l’application de la sélection de dossier pour les diplômés de licence qui souhaitent accéder au niveau master.
SanctionL’insuffisance des enseignants ayant la capacité à effectuer les travaux d’encadrement serait la base de ce cumul des non diplômés et de cette proposition de sélection de dossier pour cette mention. Seuls les docteurs sont autorisés à encadrer le niveau master.« Malheureusement, ils ne sont qu’une dizaine, au mieux, une quinzaine à la filière Gestion. Le texte est bien clair, un enseignant ne peut encadrer que quatre étudiants, dix au maximum. On devrait limiter les récipiendaires pour éviter ce genre de problème pour les mentions n’ayant pas assez d’enseignants », explique le professeur Panja Ramanoelina, président de l’Université d’Antananarivo. Ce serait une solution de dernier recours.Les responsables de cette mention ont été déjà convoqués. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique leur a exigé de trouver des solutions. « Nous leur avons proposé, entre autres, de travailler avec des enseignants de la Faculté de Droit, d’économie, de gestion et de Sociologie (DEGS), ou d’autres facultés et même d’autres universités, ayant l’habilitation de mémoire de Master, pour assurer l’encadrement. Par souci de qualité, ces quinze personnes ne peuvent assurer à elles-seules ces trois cent étudiants. Malheureusement, les responsables de la filière n’ont rien fait », ajoute le professeur Panja Ramanoelina. Les sanctions peuvent tomber pour les responsables de cette filière.
Miangaly Ralitera