Les candidats à la Magistrature suprême sont sommés d’attendre les résultats électoraux, prononcés par la Ceni et la HCC.
Hier, les missions d’observation électorale présentes à Madagascar ont rencontré, tour à tour, la presse. De l’Union européenne à l’Union africaine, en passant par la Communauté de développement des pays de l’Afrique australe (Sadc) sans oublier l’ Organisation internationale de la Francophonie (OIF), tout le monde est unanime pour dire qu’il appartient à la Ceni et à la HCC de statuer en premier et dernier ressort sur les résultats des élections.
«En démocratie, contester est un droit, sinon, ce n’est pas normal. Cela fait partie du jeu démocratique. Mais ces litiges devront être réglés auprès des instances compétentes. Il n’appartient pas aux citoyens ni aux candidats mécontents de trancher», a par exemple indiqué le Chef des observateurs de l’Union européenne, Cristian Preda, face à la presse à Ankorondrano.
«Je serais très ravi s’il y avait également des candidats qui reconnaissent leurs erreurs (…). J’aimerais que les candidats qui pointent du doigt les résultats publiés par la Ceni, fournissent à leur tour des précisions en termes de pourcentage. Il n’existe aucun pays où le scrutin est parfait», a-t-il tonné.
Obligation de modération
Quelques heures plus tard à Anosy, le Haut Représentant de l’Union Africaine, Ramtane Lamamra, a été encore plus incisif, notamment par rapport aux prises de position de deux anciens Chefs d’Etat (Hery Rajaonarimampianina et Mac Ravalomanana), ces derniers jours. «Ce sont des anciens chefs d’État. Ils sont soumis aux obligations de modération et de respect de la loi. Ils devraient être une source de paix. Il n’est pas dans leur intérêt d’entreprendre des actions qui pourraient entraîner des tensions et des troubles», a-t-il plaidé.
L’ancien président Marc Ravalomanana avait en effet prévu de rameuter la population de la capitale à Ambohijatovo, mais finalement il s’est désisté, en prétextant une question de sécurité. Pour sa part, l’ancien locataire d’Iavoloha, Hery Rajaonarimampianina, avait publié un communiqué dénonçant des irrégularités et des soupçons lors du scrutin, alors que son équipe faisait partie de celles qui ont préparé la liste électorale durant quatre ans.
Rappel des règles
A titre de rappel, dans un communiqué daté du 8 novembre dernier, la HCC avait réitéré que la publication et la proclamation des résultats de l’élection présidentielle sont régies par la Loi organique N°2018-009 relative à l’élection du président de la République.
En effet, l’article 60 de ladite Loi dispose que «la Commission électorale nationale indépendante arrête et publie les résultats provisoires dans un délai de sept (7) jours après l’envoi du dernier pli fermé par les Sections chargées du recensement matériel des votes ou l’établissement du procès-verbal de carence».
Et l’article 61 ajoute que «la Haute cour constitutionnelle procède à la proclamation officielle des résultats définitifs dans un délai de neuf (9) jours à partir de la date de la publication des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante».
Ceci dit, le principal message des observateurs a été sans équivoque. Toutes contestations devront être soumises aux autorités compétentes et les candidats sont tenus de calmer leurs partisans en attendant les résultats officiels publiés par les institutions légales.
Rakoto