Bien que Madajazzcar 2017 soit ajourné sine die, pour cause d’épidémie de peste, rien n’empêche Bemiray d’évoquer les grands noms du jazz. Tom Andriamanoro parle également du plus connu des « prophètes » du XVIè siècle, Nostradamus.
Musique – Les monstres sacrés du jazz
Octobre. Antananarivo est en plein dans le mois qui est, traditionnellement pour la capitale, celui du jazz. Une occasion en or pour se souvenir de quelques grands noms de cette « musique du XXè siècle » dont on avait prédit la mort lors de l’arrivée tonitruante du rock and roll et qui, aujourd’hui encore, ne s’est jamais aussi bien portée.Les États-Unis sans le jazz ne seraient pas tout à fait les États-Unis, et le jazz sans Louis Armstrong ne serait pas tout à fait le jazz. Trompettiste surdoué, c’est grâce à lui que le jazz est sorti des bas-fonds de la Nouvelle-Orléans pour conquérir le monde. De simple expression d’une minorité, le jazz est devenu la musique vivante de toute une époque par-delà les frontières. Armstrong est indissociable de son instrument, la trompette, qui est la plus aigüe de tous les cuivres. Délaissée pendant un certain temps par les musiciens qui lui préféraient les possibilités du saxo, la trompette a reconquis patiemment ses lettres de noblesse. Dans un big band, comme celui de Fletcher Anderson par exemple, il existait plusieurs trompettes permettant d’obtenir toute une gamme de solos. Mais on peut affirmer que c’est la trompette d’Armstrong qui apporta toutes les innovations dont allait bénéficier le jazz des années 30 et 40.Pendant que la musique d’Armstrong finissait par s’assoupir dans une sorte de middle jazz bon teint, surgissait d’on ne sait où un artiste maudit autant par lui-même que par la société, incompris parce que génial : Charlie Parker dit « Bird », le plus grand improvisateur de l’histoire du jazz, et créateur d’une musique tellement riche qu’elle prend implacablement aux tripes. Le grand Jack Kerouac se souvient du passage de « Bird » dans un club de San Francisco : « Il observait attentivement et secrètement son auditoire tout en jouant de son instrument. Ses poumons, ses doigts étaient en pleine action. Et surtout ses yeux, si humains, en faisaient le plus sympathique des musiciens de jazz qui se puissent imaginer, et naturellement le plus grand ».
Le trompettiste Louis Armstrong, le saxophoniste Stan Getz, le pianiste Oscar Peterson, et le trompettiste Miles Davis.
L’envie me prend de vous parler d’un « moine fou » également surnommé « le grand prêtre du be-bop » bien qu’il soit moins bopper que Parker ou Gillespie. J’ai nommé le pianiste inclassable Thelonious Monk, créateur génial de « Round about midnight » et de « Blue Monk », dont l’art relevant d’une esthétique très personnelle, « monkienne », explique qu’il n’eut pas d’héritier. Un des plus grands jazzmen de tous les temps, Monk avait, dit-on, été oint de cette sorte de rôle mystique dont ne sont gratifiés que quelques « happy few ». En tant que pianiste, il a une manière bien à lui de remodeler l’œuvre des autres pour ne citer que sa version du « Memories of you » de Blake et d’Andy Razaf. En tant que compositeur, il réinterprète en permanence sa propre musique. Mythique, il le fut, autant par son jazz que par son habitude de vaciller autour de son piano pour, dit-il, donner corps au silence. Il fut enfin un compositeur aussi prolifique que génial, qui écrivit son « Round about midnight » à dix-neuf ans. Le critique Lucien Malson a trouvé les mots justes pour brosser un personnage aussi complexe : « L’originalité de Monk, autodidacte, se manifeste d’abord dans sa technique pianistique fort peu orthodoxe, dans sa façon d’écraser les touches avec les doigts tendus, façon qui fait naître une sonorité acide, cruelle, proche parente de la sonorité des instruments à vent. Il n’a rien d’un virtuose, il se contente d’un savoir-faire habile, d’une souplesse d’exécution et d’une rapidité dans les traits que, la plupart du temps, il méprise ».
Des musiciens de jazz malgaches, dont Fanja Andriamanantena, lors du Madajazzcar 2016.
MadajazzcarUn tour du côté des batteurs. Au lieu de tout redire sur Kenny Klarke, Jo Jones, ou Aldo Romano, remontons le cours du temps lointain jusqu’à Gene Krupa qui fut l’un des musiciens les plus représentatifs du style « Chicago » des années vingt. On disait alors de lui : « Tout drummer qui entendra Gene Krupa n’osera plus jamais jouer comme avant », le séducteur Gene Krupa était à la batterie ce qu’un Lester Young fut au saxo ténor, en ce sens qu’il reconsidéra complètement le rôle de son instrument dans le jazz. C’est lui, notamment, qui fit accepter l‘utilisation de la grosse caisse dans les studios d’enregistrement. Curieuse destinée que celle de ce Blanc, très vieille Europe, converti corps et âme au jazz …
À mi-chemin de celles de Lester Young et de Charlie Parker, la sonorité veloutée du saxo ténor Stan Getz lui valut le surnom flatteur de « The Sound ». C’est en 1945 qu’il enregistre ses deux premiers solos avec l’orchestre de Benny Goodman, une belle réussite qui l’encourage, l’année suivante, à monter sa propre formation nageant en plein dans le be-bop, et dont la section rythmique est menée par l’immense batteur Max Roach. Mais c’est sa rencontre avec la musique brésilienne, plus exactement avec la bossa nova, née à la fin des années cinquante, qui marquera la carrière de Stan Getz. Cette musique fleurant bon le sable de Copa Cabana a plusieurs grands noms pour ne citer que le guitariste Joao Gilberto ou Sergio Mendès qui ne résistera pas longtemps aux sirènes de la musique commerciale. L’excellente association de Stan Getz et du couple Joao et Astrud Giberto n’eut néanmoins pas l’exclusivité de l’introduction de la bossa nova aux États-Unis puisque d’autres grandes pointures comme Oscar Peterson, Coleman Hawkins, Gil Evans, ou Miles Davis furent également de la partie. Malgré cette âpre concurrence, un morceau d’anthologie, le fameux « Desafinado » de Stan Getz et du guitariste Charlie Byrd est entré dans la légende. Quant à la France, elle n’échappa pas non plus au succès de la bossa nova, grâce notamment au film « Orfeu Negro » de Marcel Camus, Palme d’Or au Festival de Cannes de 1959.En 2017, le jazz poursuit sa route sans frontière ponctuée de grands rendez-vous comme Nancy, Juan-les-Pins, Saint-Louis du Sénégal, ou Madajazzcar. Les débuts n’ont jamais été faciles nulle part, y compris à Madagascar où le jazz a toujours été une affaire de familles musiciennes de père en fils. Un ancien membre du Tropic Jazz des années 40 a, par exemple tenu à sensibiliser ses enfants, futurs grands noms du jazz malgache, sur la galère qui les attendait. La scène rapportée par le père, véridique, s’est passée lors d’une réception dans une grande demeure bourgeoise où la place manquait pour caser les musiciens. La maîtresse de maison eut alors cet éclair de génie : « Mettez-les sous l’escalier ». Pire que dans les vieilles plantations de la Louisiane …
Un métier à tisser à l’entreprise Noyon à Calais, centre historique de la dentelle mécanique.
Sites – Le tourisme en patrimoine industriel
Serait-ce une hérésie que d’oublier pour un temps ces fondamentaux de l’industrie du voyage que sont la mer, la culture, la nature, et pourquoi pas le farniente ? En France, le Nord – Pas-de-Calais répond résolument « non ». Cette région travailleuse est constellée de sites du patrimoine industriel répartis en plusieurs zones. Comme l’affirmait cet ancien président du Comité régional du tourisme, transmettre un savoir-faire, raconter le passé, animer des lieux de mémoire ou d’activité industrielle deviennent un atout supplémentaire de développement économique durable.Dans une première zone où se retrouvent, entre autres, la Côte d’Or et le Cœur de Flandres, la Verrerie-Cristallerie d’Arques trône tout naturellement aux premières places, suivie du musée des Beaux-arts et de la dentelle. Mais cette zone permet aussi de se familiariser avec la batellerie-machinerie industrielle, notamment les ascenseurs à bateaux. La faïence n’est pas en reste avec, dans son musée, une salle audiovisuelle, une salle « Eau, Terre, Feu » qui livre les secrets de la fabrication, et une salle-écrin réservée aux grandes collections.Dans la deuxième zone on sera surtout attiré par le musée de la Mine avec des possibilités de visite de galeries souterraines, ainsi que les brasseries de bière artisanale. Celle de Castelain pratique depuis sa création en 1926 la même technique par infusion. En fin de visite, la dégustation d’une bonne bière blonde est offerte avec d’autres cadeaux. Ce ne sera pas une raison pour faire l’impasse sur la galerie du lin et sa linothèque, l’écomusée du Cuir, ou encore le musée régional des Télécommunications résumant deux siècles de ce service public.Une troisième zone, forte également de 35 sites de valorisation, a, elle aussi, de l’allure avec son musée du Marbre et de la Pierre Fine, ou celui de la Faïence et de la Poterie dans le village de Ferrière-la-Petite. On y raconte l’histoire de la région à partir de l’évolution de l’artisanat de la poterie. On citera, entre autres offres au touriste, le musée du Textile et de la vie sociale, celui du Verre, la Maison de la Chicorée, celle des terrils et bien d’autres encore. De quoi rappeler que le tourisme n’est pas seulement une activité de cueillette où il suffit de s’approprier ce qui est déjà prêt à l’usage. Il est vrai qu’au Nord comme le chantait Pierre Bachelet, c’est les corons, pas les cocos …
Connu pour ses prophéties sur l’histoire du monde, de la Révolution française à Hitler, en passant par Napoléon, Nostradamus aurait aussi pressenti la victoire de Donald Trump.
Énigme – Nostradamus, historien et prophète
La grande Royne quand se verra vaincueFera excez de masculin courage :Sur cheval, fleuve passera toute nuëSuite par fer, a foy fera outrage.
Traduction : Quand la grande reine se verra perdue, elle fera un excès de courage masculin. Elle passera sur la Seine tirée par un cheval, mal vêtue. Ensuite elle mourra sur la guillotine, et on fera outrage à la foi.C’est ainsi que, dans un de ses célèbres quatrains et des siècles avant l’évènement, Michel de Nostredame, dit Nostradamus, décrivait l’arrestation et l’exécution de Marie Antoinette. Selon les témoins, condamnée à mort le 14 octobre 1793, elle monta très vite les marches la séparant de l’échafaud. Quelques instants plus tard, son corps supplicié allait rejoindre les restes de Louis XVI au cimetière de la Madeleine. Un inexplicable don de visionnaire chez cet homme du XVIe siècle qui fit couler le plus d’encre post mortem, avec un paroxysme très près de nous au XXe siècle, un des principaux objets de sa vision prophétique.Beaucoup de chercheurs érudits s’intéressèrent très tôt à déchiffrer les prédictions de Nostradamus, à commencer par son ami Jean Aimé de Chavigny en 1594. Il faut dire que l’œuvre laissée par le visionnaire était immense, comprenant, notamment, des centuries composées de 965 quatrains, 141 présages, 58 sixtains, et des lettres très personnalisées comme celle « À mon fils César », en fait un avertissement à ses futurs traducteurs, ou celle à « L’invictissime Très-puissant et Très Chrestien Henry Roy de France second » qui aurait pu s’avérer être une fausse piste. Car, comme tous les prophètes, Nostradamus avait sciemment choisi d’être souvent obscur pour la multitude.
L’écrivain Jean-Charles de Fontbrune, de son vrai nom Jean Pigeard de Gurbert, un des exégètes récents les plus connus de Nostradamus.
VisionnaireIl fallut attendre le XXe siècle et plus exactement 1934 pour que le docteur Fontbrune, qui reçut dans des conditions assez mystérieuses une copie de l’édition de 1568, fasse avancer la traduction des quatrains avec la rigueur nécessaire jusqu’à la parution d’une première grande étude en 1938. Mal lui en prit, en quelque sorte, puisque, en s’appuyant sur les prédictions de Nostradamus, Fontbrune y annonçait avant tout le monde l’invasion de la France à travers la Belgique, la défaite de l’Allemagne, et la fin misérable d’Adolf Hitler. Ces sombres prévisions valurent au docteur d’être traqué par la Gestapo, et de voir son livre retiré de toutes les librairies de France. Le matériel, dont les plombs de la composition furent fondus dans une imprimerie de Cahors dont le directeur reçut la lettre suivante datée du 13 novembre 1940 :« Je vous confirme par la présente que par décision de la Vice-présidence du Conseil, l’ouvrage sorti de vos presses intitulé Les Prophéties de Maistre Michel Nostradamus par le docteur de Fontbrune, a été l’objet d’un retrait de visa. Il est interdit par conséquent de le laisser mettre en vente (…) Veuillez prendre toute mesure utile pour faire rentrer la totalité de ces exemples chez vous » Et dire que les prédictions reprises par Fontbrune remontent au…Moyen-âge, et qu’elles se sont avérées rigoureusement exactes !Même la préparation, à Neauphle-le-Château en France, de la révolution des mollahs et de la chute du Chah d’Iran en 1979 par l’ayatollah Khomeiny n’a pas échappé à l’œil visionnaire de Nostradamus du fond de son Moyen-âge :Pluye, faim, guerre en Perse non cesséeLa foi trop grande trahira le MonarquePar la finie en Gaule commencée,Secret augure pour à un estre parqué.Traduction : La révolution, la famine, la guerre ne cesseront pas en Iran, le fanatisme religieux trahira le Chah dont la fin aura commencé en France, à cause d’un prophète qui se sera parqué dans un lieu retiré.Retour sur les évènements iraniens : à la veille de son couronnement en 1967, Mohammed Reza déclare qu’il veut laisser à son fils une nation jeune, évoluée, fière, moderne. Le 16 janvier 1979 il part en exil pour l’Égypte, Tehrani président du Conseil de Régence démissionne. Le 1er février 1979 l’ayatollah Khomeiny entre à Téhéran et annonce la création d’un Conseil National Islamique. 200 000 mollahs se mettent sur le pied de guerre, changeant la face du monde. Nostradamus a, une fois de plus, eu raison tout seul et avant tout le monde.Parmi ses prophéties encore en attente figure une Troisième Guerre mondiale qui verra l’utilisation de fusées nucléaires. « On verra alors du feu dans le ciel et courir une grande fusée » (traduction).Qui vivra verra ou mourra, ou les deux.
Iain Thornton Christie, consultant de la Banque mondiale, en particulier spécialiste du tourisme.
Rétro pêle-mêle
La Banque mondiale et le tourisme, extraits d’un entretien accordé en 2003 à Tom Andriamanoro par Iain Thornton Christie, consultant de la BM.- Le tourisme est un secteur mené par l’entreprise privée, mais qui requiert un cadre réglementaire favorable. Le rôle du secteur public est donc crucial, et demande une approche de catalyseur et non de contrôle. Le groupe de la Banque mondiale intervient à plusieurs niveaux. La Banque elle-même et sa filiale IDA s’intéressent à la politique règlementaire, à l’environnement des affaires, et aux investissements publics. La Société financière internationale (SFI) prend des actions dans les entreprises privées et offre une gamme de produits de crédit. L’Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI) offre des garanties contre les risques politiques aux investisseurs. En même temps, elle fait la promotion de l’investissement (Investissement direct étranger - IDE).- La Banque mondiale finance, depuis dix ans, avec d’autres bailleurs, le Plan national d’action environnemental (PNAE) dont les deux principaux objectifs sont de diminuer la dégradation des ressources naturelles renouvelables, et de promouvoir une gestion durable de ces ressources naturelles. Cent cinquante millions de dollars ont été investis, et une troisième et dernière tranche d’investissement de cent millions de dollars est en cours de préparation.- La destruction de la forêt est le résultat, en partie du moins, des actions des paysans qui rasent le sol en cherchant un espace pour leurs activités agricoles à petite échelle. Il faut leur trouver d’autres occupations rémunératrices, et le tourisme peut répondre à cet impératif. La protection de la nature est une priorité en soi, mais elle devient encore plus importante car le tourisme exige un environnement salubre.
Lettres sans frontières
Henri LopèsIn Tribaliques
L’honnête homme
Le téléphone sonna.- Ah oui. Très bien, faites-le entrer.Monsieur Vuillaume entra. Il avait une chemise de nylon qu’il portait au-dessus du pantalon, et ses pieds étaient nus dans des samaras. J’ai toujours trouvé inacceptable qu’un étranger se présente à une de nos autorités étatiques en tenue de plage. Et je crois que si j’avais été préfet, j’aurais mis monsieur Vuillaume à la porte, lui demandant d’aller s’habiller.- Voyez-vous, monsieur Vuillaume, je vous ai appelé pour procéder à une vérification. Monsieur Dahounka ici présent, et avec qui vous avez eu déjà l’occasion de faire connaissance, est un envoyé des autorités centrales. Il a reçu mission de faire une enquête sur certains aspects de la gestion financière de la Somiam. Or il semblerait que vous vous opposiez à lui remettre certains documents.- Monsieur le Préfet, je crois avoir fait mon devoir. J’ai ouvert à la consultation de monsieur l’inspecteur général toutes les pièces dont j’avais la possibilité. Il semble que cela n’a pu le satisfaire et il m’a réclamé un certain nombre de documents qui sont considérés comme confidentiels et qu’il ne m’est pas possible de livrer sans l’accord du président-directeur général.- Mais c’est l’État qui vous le demande, monsieur Vuillaume.- Je n’en disconviens pas. Mais l’État devrait alors saisir notre président-directeur général qui me donnera le feu vert.Ndoté hocha la tête d’un air compréhensif.- Mais auriez-vous dit à monsieur Dahounka que vous n’aviez rien à faire de notre gouvernement ?- Pas tout à fait, monsieur le Préfet. Je crois plutôt avoir dit que j’étais désolé de ne pouvoir satisfaire le gouvernement, mais que c’était vis-à-vis de ma direction générale que j’avais des comptes à rendre.La conversation devint finalement un dialogue entre Vuillaume et moi. Le ton aigre-doux dès le départ frisait l’injure qui précédait la bagarre. Par plusieurs fois, comme mes yeux cherchaient un assentiment dans les yeux de Ndoté, je me rendis compte qu’il était embêté et aurait souhaité disparaître derrière son bureau. Je ne sais comment il réussit à prendre la parole.- Finalement ce n’est pas grave.J’en demeurais interdit.- Ce n’est pas grave…Une incompréhension, quoi !Ndoté fit ainsi un prêche de cinq minutes où il nous renvoya dos à dos. Il finit par se lever et accompagna monsieur Vuillaume à la porte de son bureau. Je l’entendis dire :- À ce soir …- À ce soir ? s’étonna monsieur Vuillaume. Sss…- Oui. Vous êtes bien invité chez mademoiselle de Créatrix. J’y serai, cher ami.Et en lui ouvrant la porte il lui posa la main sur l’épaule.- Que veux-tu, petit, on ne peut faire autrement. C’est un esprit colonialiste Ah ! ce n’est pas facile… Mais s’il recommence, là je ne le louperai pas.
Textes : Tom AndriamanoroPhotos : L’Express de Madagascar - AFP