A travers des réponses très diplomatiques, le Chef de délégation de la mission de la Sadc Manuel Domingos Augusto a choisi ses mots hier face à la presse et encourage tous les acteurs à jouer l’apaisement. Cette présence, dans un contexte préélectoral, n’est cependant pas le fruit du hasard.
Fin de mission pour la Sadc qui a effectué une reconnaissance au pays dans le cadre des élections. Et pour marquer son passage au pays, la délégation conduite par le Président du conseil des ministres de l’organe de coopération en matière politique, de défense et de sécurité de la Sadc, Manuel Domingos Augusto, a eu une brève rencontre avec la presse à l’issue de sa rencontre avec le Chef de l’Etat.
Conscient du problème
Dans sa déclaration, le ministre des Affaires étrangères angolais a reconnu l’existence de «problèmes» par rapport aux préparatifs des élections.
«Naturellement, il y des problèmes ici et là et qui peuvent et doivent être résolus, surtout avant les élections», a-t-il déclaré, en pesant ses mots. Et lui d’ajouter que «Il y a des disputes à propos de légitimité, légalité des textes et des lois. Il y a des disputes pré- électorales. Mais cela fait partie des règles démocratiques et peuvent être résolues».
Selon lui, la Sadc encourage toutes les parties prenantes à se mobiliser afin d’avoir des élections apaisées et transparentes. Manuel Domingo Augusto invite ainsi tous les secteurs à résoudre les conflits avant les élections. «Avec la paix, tout est possible», a reconnu le ministre des relations extérieures de la République d’Angola.
Le déplacement des émissaires de l’Organisation régionale tombe en effet dans une période de haute tension en matière politique. Si pour le pouvoir, l’adoption des textes électoraux constituent une avancée dans les préparatifs électoraux qui peut servir d’argument auprès de la Sadc en insistant sur le fait que le processus avance, pour l’opposition, c’en est toute autre.
Et pour cause, le processus en cours ne fait pas l’unanimité, notamment les textes adoptés par le Parlement. La rencontre entre les émissaires de la Sadc avec les anciens Chefs d’Etat, dont deux d’entre eux aspirent à la magistrature suprême, ont été sans aucun doute une occasion d’évoquer ce sujet.
Malgacho-malgache
Du reste, en dépit des manœuvres du régime par rapport à la tenue des élections cette année, cette visite est aussi significative. Car cela implique que les regards des partenaires internationaux se tournent vers Madagascar. Les tenants du régime n’ont donc plus d’excuse s’ils sont tentés de repousser les élections. D’autant plus que depuis le début de l’année, des émissaires d’organisations internationales telles que les Nations unies et la Francophonie se sont succédé dans le pays pour tâter le terrain.
En tout cas, principe de subsidiarité oblige, la Sadc est en première ligne pour suivre de près les préparatifs électoraux à Madagascar. «La Sadc peut faire beaucoup de choses à Madagascar mais ne peut pas remplacer le peuple malgache et les acteurs. Notre rôle est d’accompagner non de s’immiscer», a d’ailleurs fait savoir le ministre angolais des Affaires étrangères.
Rakoto