Des prestataires engagés lors du Sommet de la Francophonie, en novembre 2016, n’ont pas encore été payés. Ils risquent de perdre à tout jamais leur argent.
Deux ans après le Sommet de la Francophonie, tout n’a pas encore été liquide. Une trentaine de prestataires n’ont pas encore obtenu le règlement de leur facture. Ils ont été engagés après soumission à un appel d’offres, convention ou marché de gré à gré dans différents secteurs. Le montant total de l’ardoise s’élève à 6,7 milliards d’ariary.Ils ont fait toutes les démarches possibles mais en vain. Leur interlocuteur, en l’occurrence le comité d’organisation du Sommet de la Francophonie ayant été liquidé, c’est la Présidence qui gère les arriérés. Mais l’espoir de voir leurs créances recouvrées est assez mince. « J’ai fait toutes les démarches possibles auprès de la Présidence, du ministère des Finances mais il n’y a aucune issue pour le moment », se désole une entrepreneuse engagée dans une prestation intellectuelle.On lui aurait répondu à la Présidence qu’il n’y a pas de budget pour payer sa facture. C’est la même réponse au ministère des Finances. « Ni la loi des finances 2017 ni celle de 2018 ne comporte aucune rubrique relative à ces arriérés », révèle la dame complètement abasourdie. Elle n’est pas la seule.
Menace de failliteUn transporteur a dû vendre toutes ses voitures pour honorer les échéances bancaires et payer son personnel avant de déclarer faillite. « Les conséquences sont dramatiques pour nous. On emploie un nombre assez important de personnes qu’il faut payer tous les mois et qu’il va falloir mettre au chômage d’ici peu », regrette l’entrepreneure qui compte sur cette année électorale et son lot de clientélisme pour pouvoir récupérer son bien.« C’est mon ultime espoir. C’est toute ma vie qui se trouve en péril », soupire-t-elle. Son amertume est d’autant plus grande que sa prestation figurait dans la liste des marchés publics 2016 publiée par l’Armp avec un montant considérablement gonflé et payé.Ces prestataires comptent donc sur la magie de la campagne électorale pour être réglés.