Selon les prévisions pour la fin de l’année, Madagascar subirait une récession économique, indique la Banque Centrale de Madagascar dans sa nouvelle note de conjoncture économique. Ce n’est pas une surprise suite à la crise sanitaire qui a frappé de plein fouet l’économie mondiale et nationale.
Cette année, l’État projette un déficit budgétaire de 6,7% du Produit intérieur brut (PIB). Il s’accompagnera d’un taux de pression fiscale faible, 9,5% à la fin de l’année, contre 10,4% en 2019.
La croissance de la production s’est estompée à la suite de la crise sanitaire. Cela s’est manifesté par la baisse de la demande du fait de la réduction du pouvoir d’achat global à cause des pertes d’emplois, du ralentissement de la production et de la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondial. Le secteur secondaire, notamment l’industrie extractive, serait alors le plus durement touché, suivi par le secteur tertiaire.
Le solde global de la balance des paiements a également enregistré un déficit de 0,6% du PIB sur les trois premiers trimestres de cette année. Un net recul des opérations d’exportations et d’importations des biens et services est alors observé. « En un an, le prix moyen d’exportation de la vanille a accusé une baisse de 32,4% pour se situer à 250 dollars USD en septembre », indique cette note.
Par ailleurs, les exportations de cobalt et de nickel ont respectivement baissé de 53,8% et de 57,6%. Les recettes liées au tourisme ont également été réduites à 0,9% du PIB contre 3,9% du PIB en 2019. Un recul sur presque toutes les rubriques a également été enregistré au niveau des importations, avec un rythme dépassant les 19 points de pourcentage. La plus touchée est l’énergie dont le prix a baissé de 24% et le volume importé de 16,2%. Par contre, les entreprises franches ont pu préserver leur volume exporté bien que les prix soient diminués de 13,2%.
Sur le marché des changes, au deuxième trimestre de 2020, les offres relatives aux recettes d’exportation de vanille ont légèrement augmenté de 7,7 % pour se situer à 67,6 millions de dollars US, tandis que les paiements d’importations en biens de consommation ont baissé de 12,7 %, soit 180,7 millions de dollars US. Au cours du troisième trimestre de 2020, les recettes de la filière vanille ont chuté à 48,0 millions de dollars US, soit une baisse de 28,9 % par rapport à la période précédente ».
En matière de finances publiques, cette note révèle que le taux de pression fiscale, hors remboursement, est estimé à 8,8% à fin septembre, s’il avait été de 10,3% sur la même période en 2019. Le gap de la trésorerie a été financée par des ressources extérieures nettes pour environ deux tiers et le reste par les ressources locales. Ce sont notamment les banques primaires qui ont principalement contribué au financement de ce déficit budgétaire à travers leurs souscriptions aux émissions de titres publics.
Malgré tout, en 2021, un taux de croissance positif est attendu. Les indicateurs des paiements extérieurs montrent un redressement à partir du second semestre 2021, bien que les mesures de confinement observées dans les pays européens provoquent des perspectives relativement faibles quant au retour à court terme des exportations minières et des activités touristiques pour Madagascar. Et la morosité de ce contexte international affecterait encore les exportations des entreprises franches et le prix de la vanille.